Trouver sa voie pro
L'ExplorationLe Guide PratiqueLe ManifesteDans votre boîte mail
Entreprendre
Parcours EntrepreneurLe Ticket CampLe MOOC
Engager son Organisation
Corporate for ChangeTaxe d'apprentissageEngagez vos étudiants
Témoignages
Les podcastsPortraits d'alumni
International
Local ReplicationsBecome a changemaker

Les cinq clés de Satish Kumar pour se former à la transition écologique et sociale !

14 février 2020
Partager
Rencontre avec Satish Kumar, éco-activiste fondateur du Schumacher College

Satish Kumar, militant pacifiste depuis ses 18 ans et ardent défenseur de l’écologie profonde, est à 82 ans une des personnalités les plus inspirantes de la transition écologique et sociale. Il y a trente ans, il fondait en Angleterre le Schumacher College, un centre pionnier sur l’écologie et le changement social. En réconciliant la Terre, l’âme et la société, comme il le présente dans son dernier livre, il porte un message empreint de spiritualité qui touche au coeur et invite à changer les consciences. 

Satish Kumar était de passage à Paris courant janvier. Nous avons sauté sur l’occasion et l’avons invité dans nos bureaux chez Ticket for Change pour échanger avec un collectif d’acteurs de la formation à la transition. Qui est mieux placé que lui pour éduquer les éducateurs et les inspirer ? Nous vous partageons dans cet article les 5 enseignements clés qu’il nous a transmis.


Clé 1 : Nous sommes tous des enseignants

Invité à répondre à la question “Comment former à la transition écologique et sociale ?”, Satish nous a surpris en nous disant : “Tout d’abord, nous sommes tous des enseignants !” 

Nous nous attendions à ce qu’il aborde le sujet de la pédagogie ou la façon de s’organiser pour répondre au mieux à cet enjeu... Mais non ! Satish commence par nous parler de l’être humain : de ce que nous sommes et de la place que nous pouvons prendre dans le monde.

Précisant sa pensée, il nous livre quelques exemples : ”John Lennon nous a enseigné la paix à travers ses chansons. Picasso était un enseignant également. Que ce soit par les mots, la musique, la peinture, ou par un autre mode d’expression, nous pouvons tous développer des compétences pour communiquer aux autres notre amour de la nature, notre amour pour les autres, notre amour de la beauté…” Par notre façon de vivre, notre façon d’être au monde et d’en témoigner, nous pouvons tous être des enseignants !

Et Satish nous invite à agir : “Nous ne pouvons pas dépendre de quelques leaders pour changer le monde. Nous devons prendre nos responsabilités : nous devons tous être des enseignants.”


Clé 2 : Enseigner aux jeunes générations comment vivre en harmonie

La deuxième clé proposée par Satish concerne la nature de la formation.

Il rappelle qu’il est autant nécessaire de faire évoluer nos écoles et nos universités, que d’en créer de nouvelles. Car celles-ci forment avant tout les jeunes générations à faire partie de la société industrielle, matérielle et consumériste. Ainsi, elles aggravent le problème plutôt que de le résoudre

Comment réformer l’enseignement ? Pour Satish, “avant d’enseigner des connaissances, avant d’enseigner un travail, nous devrions enseigner comment vivre en harmonie avec les autres et avec la nature”. L’urgence est d’apprendre comment vivre sur notre planète sans la détruire. “Chaque école devrait avoir un jardin où les enfants apprendraient à cultiver des aliments !”, donne-t-il comme exemple.

Cela implique également, selon lui, de revoir notre échelle de valeurs concernant le travail : “Pourquoi produire des aliments est-il si peu valorisé, alors que travailler dans une banque l’est ? Pourquoi un agriculteur touche-t-il si peu d’argent en comparaison à un trader de la City ?”


Clé 3 : Enseigner au coeur et au corps autant qu’à la tête

Si nous devons faire évoluer la nature de l’enseignement, Satish nous invite également à révolutionner la pédagogie. La plupart des écoles et des universités enseignent uniquement à la “tête”, nous explique-t-il. Mais, de cette façon, on ne transmet que des informations et cela reste superficiel. Pour passer de l’information théorique (par exemple : comment faire une baguette) à un savoir, il faut “pratiquer” (faire une baguette). Et aller du savoir à la compréhension implique de “faire l’expérience” (goûter la baguette et apprécier à quel point elle est délicieuse !). 

“Nous devons enseigner à ne pas seulement utiliser nos têtes, mais également nos mains et nos coeurs.” La pédagogie tête-coeur-corps est ainsi au centre du Schumacher College et on la retrouve également dans de nombreuses initiatives en France. Ces exemples sont les nouveaux modèles d’éducation dont nous avons besoin pour former à la transition. 


Clé 4 : Affronter le vrai problème : notre relation à la nature 

Si nous subissons de plus en plus les conséquences du changement climatique, celui-ci n’est qu’un “symptôme”, nous explique Satish. Le plus grand danger auquel nous sommes confrontés est la façon dont nous exploitons la nature pour notre profit, le fait que nous la considérons comme une esclave, une simple ressource dans notre économie. Il va même jusqu’à utiliser les mots d' ”impérialisme” et de “colonialisme” pour décrire le type de relation que notre civilisation industrielle entretient avec elle. 

La maladie la plus grave est dans nos consciences : comment nous considérons la nature, comment nous vivons avec elle.

Ainsi, nous dit-il, la chose fondamentale que chaque élève et étudiant doit apprendre est que “les êtres humains et la nature ne font qu’un”. Si nous parvenons à enseigner cela, une vraie révolution des consciences sera alors possible.



Clé 5 : Ne pas avancer seul, mais co-créer 

Pour conclure son intervention, Satish nous encourage tous à la co-création :  “Un seul leader, un seul enseignant, ne pourra pas résoudre tous les problèmes et faire du monde un plus bel endroit où vivre. Nous devons tous participer. Nous voyageons tous ensemble.”

Et il poursuit : “Nous ne devons pas être arrogants, nous n’avons pas toutes les réponses. Il ne s’agit pas de co-créer uniquement avec les personnes qui sont d’accord avec nous, mais de le faire également avec celles qui ne le sont pas.” 

Il nous invite ainsi à considérer qu’il n’y a pas d’ennemis dans la transition écologique et sociale. “Nous sommes tous une part du problème, nous devons tous changer”, nous dit-il. 

Avec un sourire pétillant de joie et de malice, il conclut : “La révolution de l’amour n’a pas d'ennemis. Nous devons apprendre à vivre avec, à aimer et à travailler avec les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous.”


Après l'inspiration, passer à l'action !


Satish Kumar, en une heure trente d’intervention, a conquis son auditoire en lui délivrant un message débordant d’enthousiasme et d’espoir. Nous avions très envie de le partager avec vous !

Si vous voulez poursuivre cette réflexion en passant à l’action, vous pouvez : 

Formation continue & accompagnement des entreprises : Ashoka France, Campus de la TransitionEnactus, Entreprendre&+, Institut Aristote, Institut des Futurs Souhaitables, Le Mouves, Mysezame, NoveTerra, O'In MOTION, On Purpose, Osons Ici et Maintenant, Vendredi, Coporate for change


Formation initiale : Essec Business School, Latitude, Mom’artre


Sensibilisation du grand public : Awayke, Changer le monde en 2 heures, Co-gitons, Les Crapauds fous, MakeSense, Switch Collective, VoisinMalin, Yuka.


Auteur : Éric d'Engenières

Retour à la page Actus →